5 min. de lecture

Le tissu d’un avenir radieux au Sénégal

Note: La mission et les photos qui l’accompagnent ont eu lieu avant l’apparition de la pandémie de COVID-19.

La lumière du soleil traverse les fenêtres cintrées du Gîte-école de Mbour, un centre de formation professionnelle situé à Mbour, au Sénégal. Assises à des tables en bois, Dior Cisse et Yacine Diop discutent de manière animée pendant qu’elles découpent des tissus décoratifs et font passer avec précaution le tissu dans leurs machines à coudre.

Ces deux femmes ont parcouru un long chemin depuis qu’elles ont commencé à apprendre les bases de la couture. Après avoir perfectionné leurs compétences et obtenu des qualifications professionnelles, Yacine et Dior sont promises à un avenir meilleur.

Grâce à l’adhésion à l’Association pour l’Émergence de la Femme (AEF), les femmes et les jeunes filles qui ne peuvent pas recevoir d’éducation ont accès à une formation abordable en couture et en art culinaire au Gîte-école. Alors que le secteur de l’hôtellerie et de la restauration continue de se développer à Mbour, ces qualifications permettent aux femmes de participer au marché du travail naissant et de créer leur propre entreprise ou d’obtenir des emplois dans les magasins, les hôtels et les restaurants.

Mireille Gauthier, conseillère de SACO, s’est consacrée au succès du Gîte-école de Mbour

L’AEF était désireuse de combler le manque d’enseignantes formées dans le domaine de la couture. En 2017, SACO et l’organisation ont créé un partenariat pour s’assurer que les étudiantes puissent obtenir un certain niveau de formation qui les préparerait à des expériences professionnelles.

Pendant trois ans, Mireille Gauthier, conseillère de SACO, s’est consacrée au succès de l’école, partageant son expertise en couture, en éducation et en planification organisationnelle avec les enseignantes et encadrant plus de 70 étudiantes en vue de développer leurs compétences techniques en couture.

L’un des premiers changements apportés par Mireille a été de permettre aux étudiantes de mettre en pratique leurs nouvelles connaissances. En collaboration avec l’organisation canadienne Femmes engagement mondial, elle a organisé des dons de machines à coudre et a mis en place des ateliers pratiques pour compléter les deux années de cours.

Le coût d’obtention de nouveaux tissus pour les ateliers est vite devenu un obstacle. Mais avec l’encouragement de Mireille, les stagiaires ont découvert qu’en recyclant des vêtements usagés, elles pouvaient donner une nouvelle vie à de vieux textiles, réduire les déchets, diminuer les coûts et exploiter leur créativité.

Le succès à long terme des stagiaires dépend de la bonne organisation de l’école et de la présence de formatrices bien équipées. Le soutien de SACO a permis d’améliorer les pratiques de gestion et la structure générale de l’école en introduisant des horaires modifiés, du matériel de référence pour les enseignantes et un système de documentation pour les cours.

Chekhoba Cissokho, qui était responsable des ateliers de couture, a remarqué une transformation après l’arrivée de SACO. « Le soutien de Mireille a amélioré la structure de l’école et entraîné de nombreux changements positifs, y compris dans la gestion des ateliers », indique-t-elle.

Les femmes et les filles qui ne peuvent pas recevoir d’éducation ont accès à des formations abordables en couture et en art culinaire au Gîte-école.

En ayant la possibilité de mettre en pratique leurs compétences nouvellement acquises, les étudiantes améliorent la qualité de leur travail, créent leurs propres patrons de couture et s’attaquent à des vêtements plus difficiles.

« Ces femmes trouvent leur passion », se souvient Mireille.

Et la passion leur permet de se faire une place dans l’industrie. Huit diplômées ont créé des portefueilles pour commencer à obtenir des contrats, et plusieurs autres utilisent leurs compétences pour générer des revenus.

Dior, 30 ans, est l’une de ces entrepreneures. « Je vends des bijoux, des crochets et des vêtements pour petites filles que j’ai fabriqués », explique-t-elle. « Je vends aussi de petits gâteaux dans mon village, et j’ai travaillé dans un restaurant tout en poursuivant cette entreprise personnelle. J’arrive à m’occuper de ma fille et de certains des besoins de ma famille. »

Yacine, une camarade de classe assidue de Dior, a également créé sa propre entreprise : une solide boutique aux murs blancs, assez grande pour abriter une table en bois, une machine à coudre et une imagination et une innovation sans limites.

Les diplômés utilisent leurs compétences pour générer un revenu

Entre-temps, le Gîte-école de Mbour a connu un taux d’inscription plus élevé que jamais, avec un plus grand nombre de femmes acquérant des compétences professionnelles ainsi qu’une autre leçon importante qui leur servira dans la vie.

« La chose la plus importante que j’ai apprise est d’avoir la confiance en moi pour réussir, sans dépendre de personne d’autre, mais en utilisant mes propres compétences d’entrepreneure », confie Dior.

Avec chaque point, Dior, Yacine et leurs camarades construisent petit à petit un avenir aussi radieux que les sacs, tabliers, pantalons et robes colorés qu’elles confectionnent si bien.


 

Programme réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada agissant par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.